Amazonie équatorienne | 14-17 décembre 2018
La réserve de Cuyabeno est une forêt tropicale au nord-est de l’Equateur. Il faut 12h et 3 moyens de transport différents pour l’atteindre depuis Quito : bus, camionnette et pirogue. Des rivières, lacs, forêts, animaux et humains cohabitent dans cette zone caractérisée par sa forte densité en biodiversité, faisant d’elle une région protégée. Ce qu’on a apprécié c’est l’écotourisme qui a été mis en place là-bas : tous les lodges tentent au mieux de préserver la faune et la flore de cette région. Cela permet également d’offrir des revenus à la population locale, au lieu de laisser la place aux entreprises pétrolières et minières (bien qu’elles soient présentent dans d’autres parties d’Amazonie équatorienne…).
Pour visiter la réserve, il faut obligatoirement passer par une agence pour organiser notre séjour : on ne peut pas s’aventurer en Amazonie seul, comme Mike Horn (même si on l’aurait bien tenter. Ou pas…). On se lance donc dans un séjour de 4 jours au Caiman lodge, à deux pas du lac principal, la Laguna Grande.
JOUR 1 - ARRIVÉE DANS LA JUNGLE
Après être partis en bus de Quito, on s’est quand même rendu compte qu’on avait oublié notre reçu de l’agence et les indications pour rejoindre notre groupe, les génies ! Merci la wifi dans le bus et notre coloc espagnole à Quito qui nous a tout envoyés par mail.
Quelques heures plus tard, nous arrivons à Lago Agrio vers 5h du matin où il nous faut attendre notre pick-up. Une personne du lodge vient nous récupérer à 10h et le voyage continue pendant 2h en camionnette en direction de la Puente, om nous sautons dans une pirogue à moteur avec notre guide, Diego, et le reste du groupe.
C’est là que l’aventure commence ! C’est parti pour 26km sur la rivière à travers la jungle, cela nous prend 2 bonnes heures pour les parcourir. Sur le trajet, Diego repère des serpents (couleuvres), perroquets, singes et gros lézards. On sent qu’il a vécu toute sa vie dans la jungle et qu’il connait bien son sujet. Il nous apprend déjà une multitude de choses sur les animaux qu’on voit et leur environnement, toujours avec une belle touche d’humour. On sent tout de suite qu’on va bien s’entendre avec lui !




Nous arrivons vers 15h à l’Ecolodge Caiman, un ensemble de pagodes en bois et toit de chaume non loin des bords de la rivière.


Nous déjeunons sur le pouce avant d’enfiler nos maillots de bain et de repartir admirer le coucher du soleil au Laguna Grande. Il semblerait que ce soit le plus beau coucher de soleil que nous ayons vu en Amérique du Sud (et nous écrivons ces lignes 7 mois après notre départ de France) !
Diego nous pousse à nous baigner dans le lagon. Nous sommes tous assez sceptiques, après avoir vu des caïmans quelques instants plus tôt dans la rivière … Il nous apprend qu’ils n’attaquent pas les humains et qu’on n’a donc rien à craindre. On y va, on se baigne, mais autant vous dire que peu d’entre nous osons mettre les pieds par terre !








De retour au lodge, Diego nous emmène pour une marche de nuit dans la jungle avec nos lampes de poche. Il porte notre attention sur plein de petites bestioles : criquets géants, araignées, chenilles venimeuses, fourmis, termites, etc. Jusqu’au nid d’une tarentule ! Sûrement réveillée par le bruit de nos pas, elle en sort un instant. Sa taille est impressionnante, elle doit faire la largeur d’une main ! Diego nous apprend aussi que la sève d’un certain arbre est inflammable : on se fabrique des torches enflammées, incroyable !
On fait l’expérience d’éteindre nos lampes pendant 2 minutes, et on écoute les bruits dans la pénombre de la jungle. Apparemment les animaux émettent des sons tout au long de la nuit, davantage qu’en pleine journée. Oiseaux, singes, insectes : tous ont le même instinct, c’est une question de survie dans ce milieu sauvage.

JOUR 2 - EXPLORATION DE LA JUNGLE A PIED ET EN PIROGUE
De bon matin, on part pour 3h de marche dans la jungle, à la découverte des plantes médicinales et des animaux. Diego nous montre la fourmi chirurgienne, une fourmi rouge à crochets utilisée pour recoudre la peau après une blessure ou une opération. Il nous fait un test un direct sur la peau de sa main, il lui faut bien une minute pour l’enlever ensuite. On voit de nombreux singes et oiseaux, Diego s’arrête souvent pour nous raconter des anecdotes sur les plantes et les arbres. On termine la promenade par un passage épique à travers des marécages bien boueux et profonds. On suit les conseils du guide à la lettre pour ne pas rater les rondins de bois ou les racines submergés. L’une des filles du groupe fait une belle chute dans la boue, elle est recouverte de boue de la tête au pied, preuve en images dans la vidéo que nous avons faite sur l’Amazonie !












On termine la journée aux bords de la pirogue, à explorer les eaux et les rivages de la rivière amazonienne.








JOUR 3 - VISITE D'UN VILLAGE SIONA
Le petit-déjeuner dans le ventre, on part en pirogue visiter un village de l’ethnie Siona. C’est une grande famille répartie dans plusieurs plusieurs petits villages de la réserve de Cuyabeno. Il nous faut 2h pour s’y rendre via la rivière. On spote plein d’animaux sur le trajet : dauphins roses, loutres GEANTES sauvages, cochons GEANTS sauvages, et d’innombrables singes et autres oiseaux multicolores (toucans, perroquets en autre).





A notre arrivée dans la communauté, on se rend dans une maison en bois où l’on va apprendre à réaliser du pain de Yuca (manioc). Cueillette, épluchage, passage à la râpe, essorage pour en faire de la farine… il ne manque plus qu’à mettre la farine de manioc sur un plat en fonte sur le feu et les galettes de manioc sont prêtes. Il manque un peu de sel, mais c’est délicieux en wrap avec une salade ou sauce à l’intérieur. On refera la recette de retour en France !













C’est reparti pour un court trajet en pirogue jusqu’à un village voisin où nous allons rencontrer un Shaman. On est assez sceptique tous les deux avant de le voir, on ne croit pas à ce genre de mysticisme. On passe 1h avec lui, il nous apprend entre autre que les shamans ont une famille et qu’il leur faut plus de 15 ans d’apprentissage pour exercer ce métier. Pour entrer en transe, ils doivent s’isoler dans la jungle pour préparer leur breuvage et vivre les hallucinations de nuit (cet état est mieux supporté dans l’obscurité qu’en pleine lumière du jour). Leur breuvage est basé sur la même substance secrétée lorsque l’on rêve, ils arrivent à la retrouver en associant différentes plantes cueillies dans la jungle. Avant de la boire, ils ont besoin de suivre un régime spécial 24h avant. La boisson va en effet nettoyer tout le corps; les nouveaux pratiquants vont avoir des effets secondaires marqués (vomissements, diarrhée).



De retour au village, il fait quasiment nuit. On repart en pirogue à la recherche de caïmans qui ne sortent que la nuit. En se fiant aux sons des branchages, Diego en repère un et l’attrape en le maintenant par la queue et la gueule fermée. On sent que c’est une personne respectueuse des animaux, il ne lui fait pas mal et le laisse repartir 2 minutes plus tard. Voir cet animal sauvage de près est vraiment impressionnant. Le guide repère un « tigrillo » dans les feuillage, c’est un petit félin qui ressemble au léopard. Celui-ci est farouche et ne tarde pas à s’enfoncer dans l’obscurité de la jungle. Apparemment on a eu une chance folle de l’apercevoir, ce sont généralement des animaux qui ne s’aventurent pas en dehors des feuillages.


JOUR 4 - RETOUR A QUITO
Il est bien temps de rentrer à Quito, surtout que nous avons un avion à prendre le lendemain en direction du Chili (c’est parti pour les vacances de Noël avec la famille d’Ophé !). Quelques instants avant de quitter le lodge, nous avons la chance d’avoir la visite de quelques singes, qui ont senti les bonnes odeurs se dégageant de la cuisine, ainsi que d’un scorpion. Et une fois dans la pirogue, nous croisons plusieurs anacondas qui digèrent tranquillement leur repas d’il y a quelques jours. Comment finir cette expérience dans la jungle en beauté !






Muchos besos a todos,
Charles & Ophélie