Cuenca & Parc national de Cajas | 4-9 septembre & 10-11 novembre 2018

La ville de Cuenca est située dans le sud de l’Equateur, à 2 500m d’altitude, dans une riche vallée arrosée par 4 rios. Son centre historique est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Pour y arriver, le bus grimpe dans les montagnes et grince. On passe à travers le Parque nacional El Cajas, fameux pour ses 235 lacs et ses nombreuses montagnes : on se croirait en Ecosse !

On devait y rester 3 nuits, mais cette ville nous a tellement plu qu’on y est finalement resté 2 nuits de plus. Il faut dire qu’il y fait bon vivre ! Tout se fait à pieds, les maisons gardent les traces du passé colonial, et on dit que les meilleurs restaurants du pays sont ici.

Centre historique

On erre çà et là dans le centre : les rues sont pavées, les maisons gardent les traces d’un passé colonial , et il y a des petits parcs un peu partout. Au cœur de la ville, le plus connu est le Parc Caldéron, situé devant la façade de la « nouvelle Cathédrale ». Les 8 arbres en son centre, majestueux et immenses, ont été rapportés par le Président Cordero depuis le Chili en 1865.

La « nouvelle Cathédrale », Catedral de la Inmaculada de la Concepcion, quant à elle, a été construite en 1885 pour remplacer l’ancienne devenue trop petite pour contenir tous les fidèles. La construction a quand même pris presque 100 ans pour une inauguration en 1975.

A chaque coin de rue, des gentils cireurs de chaussures proposent leur service. Mais quand ils nous voient en petites tennis, ils nous font un petit sourire dépité.

Mais ce qui nous plait le plus, ce sont les déjeuners au marché. L’almuerzo (ça veut dire déjeuner) coûte 2-3$ par personne : une soupe de légumes et poulet, ensuite poisson/viande/option vegan au choix, accompagné de riz, patate et banane écrasée. Et pour être sûr de bien caler nos petits bidons, il y a toujours un grand verre de jus de fruit pressé. C’est délicieux, et ça calle son homme (Ophélie aussi !). On est surtout les seuls routards, et on s’installe aux petites tables en plastiques avec les travailleurs en pause, les ouvriers, et les familles.

Les rives du Rio Tomebamba ont été réaménagées récemment pour pouvoir se promener du nord-ouest au sud-est de la ville, et faire des pauses sur les bancs publics, à l’abris des arbustes penchés sur la rivière. De nombreux étudiants en école d’art s’y installent pour papillonner ou crayonner.

Depuis qu’il sait que les chapeaux panamas sont en réalité fabriqués en Equateur (et non au Panama, où les conquistadors espagnols faisaient passer la marchandise à partir de 1800), Charles ne parle que de ça et rêve d’en avoir un d’ici. Nous allons donc au Musée du Sombrero Equatorien, où l’on peut en avoir un fait sur-mesure. Voici les différentes étapes de fabrication d’un chapeau, dit Panama :

  1. Récolte des pousses de palmiers Toquilla
  2. Battage des pousses sur le sol, elles sont ensuite ouvertes à la main pour extraire les longues feuilles crème, finees et plates.
  3. Les feuilles sont attachées en bottes, bouillies dans de grandes cuves d’eau pendant plus de 20min
  4. Séchage des bottes au soleil pendant 3 jours. En séchant, les feuilles se rétrécissent et s’enroulent sur elles-mêmes, formant les fils ronds utilisés pour le tissage
  5. Tissage des chapeaux : c’est la partie la plus longue et difficile. Les tisserands n’en font pas leur métier principal, ils ne travaillent que tôt le matin avant d’aller au travail et le soir au retour. En Equateur, personne ne vit de l’artisanat, c’est une activité secondaire en plus de son métier.
  6. Classement des chapeaux en fonction de la densité du tissage : standard, supérieur, fino et superfino
  7. Mise en forme du chapeau : c’est à cette étape qu’on peut le personnaliser, en choisissant la largeur des bords, sa forme, et le bandeau de tissu qui ornera le chapeau.

Charles choisit le sien blanc, fino, avec une bande bleu marine ornée de 2 liserés blancs.

La promenade nous mène jusqu’au Musée Pumapongo, installé sur l’ancien site Inca de Tomebamba (le 2ème plus important d’Equateur paraît-il). De nombreuses pièces archéologiques à l’intérieur, mais c’est surtout l’extérieur qu’on a adoré : des restes de murs en pierre, vestiges des civilisations sur lesquelles s’est construite Cuenca au fil des années.

Cuenca en Equateur
Cuenca ruines des Incas

Et des jardins dans lesquels se promènent des lamas ! On leur a couru après pour essayer de faire un petit selfie en vain… Ils étaient bien marrants à courser, et on ne s’est même pas fait cracher dessus !

Cuenca ruines des Incas Lamas
Cuenca ruines des Incas Lamas

Un peu plus loin, il y a même des immenses serres avec des perroquets multicolores, des aigles et des condors (qui est le symbole de l’Equateur).

Parque nacional El Cajas

Réveil assez tôt pour nous rendre dans ce parc national. On y va via un trajet d’une heure en bus. On choisit le parcours #2 qui est censé durer 4h. C’est un magnifique trek à travers les innombrables lacs glaciaires (plus de 235 !), les rochers, et les montagnes abruptes. On grimpe jusqu’à 4 200m d’altitude, en douceur car l’oxygène nous manque dans l’effort. C’est épuisant mais absolument époustouflant. La vue de tout en haut est dingue !

Si la montée était épuisante, la descente est périlleuse à cause des rochers instables, et de la terre qui s’effrite. Heureusement que nous ne sommes pas à la saison des pluies, car la boue rend ce parcours suicidaire.

Ophé se fait une grosse frayeur avec une jolie chute : la cheville a tourné. Mais plus de peur que de mal. On est passé à pas grand-chose de devoir alerter pompiers, hélicoptère, ambassade de France, assurance rapatriement, ou même de devoir tout redescendre avec ma charmante épouse sur le dos…

Gros déjeuner bien mérité au resto du Parc avec une bonne soupe, et de la truite fraichement pêchée dans un des lacs. Miam ! On se remet de nos émotions tranquillement. Malheureusement on loupe le bus à 2min près : on le voit repartir au bout de l’allée. On attend 55min le suivant, dans le froid, et la luminosité qui baisse.

De retour à Cuenca, on découvre le soir la brasserie Raymipampa, dans le centre historique, qui sert des portions de géant. Raymipampa, c’est un peu leur Bouillon Chartier à eux ! On se couche épuisés, mais repus.

Piscine thermale de Baños

C’est dans un petit village populaire localisé à 8km de Cuenca, que se trouve le but de notre excursion. On y va pour ses sources thermales, dont les eaux jaillissent à 72°C. Les bains eux varient entre 15 et 38°C. C’est parfait pour éliminer les courbatures de la veille. On larve sur des transats au bord de la piscine, et on se marre en voyant qu’on a tous le même bonnet noire ridicule, mais obligatoire.
On s’étale sur le corps de la boue jaunâtre (qui pue le souffre !) qui nous donne la peau toute douce et exfoliée en ressortant !
Cette petite journée de repos nous aura fait du bien. On est resté dans l’eau plus de 4h00, et nos doigts sont tout fripés.

Le soir on se fait encore du bien, en dinant au Mediterraneo, réputé comme étant le meilleur restaurant italien de la ville : gnocchis aux champi et spaghettis tomate-basilique. Al dente. Un régal !

Loja | 8-10 novembre 2018

Après 5h30 de trajet en bus depuis Machala, on arrive dans un épais brouillard à Loja.

Fondée en 1548, elle est l’une des plus ancienne ville du pays. Elle est surtout reconnue pour ses plantations de café : c’est la région de Loja-Vilcabamba qui, grpace à ses 800 à 2000m d’altitude, garantie de nombreuses variétés de cultures de café.

A l’hôtel Internacional, on retrouve nos amis LuloSoli : Ludo, Lorie, Soan et Lila, que nous avions rencontrés à Mindo. Ils sont au bout du rouleau : cela fait plus d’une semaine que leur camping-car est au garage et les réparations n’avancent pas (merci le rythme de travail équatorien…). L’amortisseur avant gauche est brisé et la pièce nécessaire ne se fait plus. On prend un apéro tous ensemble et on essaye de leur changer les idées. Les enfants sont surexcités et courent tout autour du pation de l’hôtel. On dine ensuite tous ensemble, dans un joli pation lumineux, autour d’une belle bouteille de vin rouge.

La nuit est bruyante : l’hôtel, très bon marché, est situé au dessus d’un petite galerie commerciale qui ferme tard.

Centre historique

On pensait partir au Parc National Podocarpus, mais nous sommes encore bien barbouillés de notre trajet en bus de la veille. Nous partons donc explorer le centre historique de la ville. Bien qu’ayant moins de charme, Loja ressemble fortement à la ville de Cuenca : les traces du passé colonial Espagnol sont omniprésentes. Petit café, réparation de nos téléphones, découverte de la ruelle colorées de Lourdes… on sillonne la ville. Loja se prépare à recevoir le festival des Arts vivants de Rue : des artistes préparent leur show, des parapluies multicolores sont suspendus entre les maisons et les drapeaux sont hissés.

Avant le dîner avec LuloSoli, on profite d’un spectacle d’acrobates dans la rue, pendant 40 bonnes minutes. Les enfants sont émerveillés, et on doit avouer que nous aussi !

On part manger des pizzas dans le meilleur restaurant italien de la ville (Dumas Trattoria). On fête la résurrection de leur camping-car. En dessert, on craque pour une crème brûlée avec du nutella au fond (!!), accompagnée d’une glace et d’un brownie. Miam !

Embrassade d’au-revoir devant l’hôtel : ils filent au Pérou dans les prochains jours et nous remontons à Quito pout continuer notre volontariat.

Muchos besos a todos,

Charles & Ophélie

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