Après avoir quitté Salta sous des torrents d’eau, on dort comme des bébés dans le bus de nuit malgré la route sinueuse qui mène jusqu’au poste frontière chilien « Paso Jama ». On est à plus de 4000m d’altitude et l’air manque : on le sent dans nos déplacements et quasiment tous les enfants pleurent. Certains d’entre eux doivent porter un masque à oxygène pour les aider à respirer.
Après 13h de bus, on arrive en début d’après-midi au terminal de bus de San Pedro de Atacama, où Tanguy, notre pote d’Ecole, nous attend. Cela fait plus de 2 ans qu’il s’est installé dans cette ville touristique au milieu du désert avec sa copine Javi, une colombienne de 25 ans. Lui gère une agence de voyage locale, Flamingo, qui a la côte auprès des francophones. Les deux ont lancé un lodge dans la propriété du père de Javi, avec une dizaine de cabanes & chambres.
Les retrouvailles avec Tanguy sont géniales, on préparait notre venue depuis pres d’une année. Leur maison est superbe : située en périphérie du centre, elle est construite en adobe et a une vue sur les sommets andins enneigés. On passe la première soirée sur leur terrasse, à prendre l’apéro tous les 4 et avec un de leur couple d’amis. On s’endort ensuite dans un vrai lit, confortable : on va y rester plus d’une semaine !
On a de la chance d’être venu une semaine pendant laquelle Tanguy ne travaille pas. On vit au rythme de Tanguy et Javi, et c’est très reposant. Grasse matine, petit déjeuner à base d’avocat vers 11h, déjeuner vegan chez eux ou dans leur lodge vers 15h-16h et dîner vers 22h. Chaque jour, on part avec eux en voiture visiter l’un des sites touristiques de la région d’Atacama.
Valle de la Luna
C’est une succession de formations rocheuses avec de grands espaces sablés qui rappellent la surface de la Lune. Et comme il a beaucoup plu il y a 3 semaines, les sels minéraux sont apparus à la surface du sol : c’est un décor tout blanc que nous découvrons.
Laguna Chaxa
Au coeur du Salar d’Atacama, la laguna de Chaxa abrite une diversité de flamants roses. Un petit aquarium montre les crevettes roses de 2mm dont les flamants sont friands et qui, à force d’en manger, prennent la couleur rosée sur leur plumage.
Pukara de Quitor
Sur les bord d’un rio et non loin du lodge de Tanguy et Javi se trouvent des ruines d’une forteresse construite au 12e siècle, en terrasses. Après 45min de grimpette, on arrive à un point de vue superbe sur San Pedro, véritable oasis de verdure au milieu du désert le plus sec du monde. On aperçoit aussi la vallee de la Muerte, qui tient son nom de son relief accidenté qui a engendré plusieurs légendes à travers le temps.
Laguna Tebenquiche
Tanguy et Javi nous emmènent jusqu’au lagon pour y admirer le coucher du soleil. Ils ont prévu l’apéro, notamment le Mango Sour à base de pisco. La laguna est une banquise de croûte de sel, mais les pluies diluviennes de février l’ont transformée en une étendue d’eau. Pour y arriver, il a fallu faire 15km de piste incomfortable et nous arrêter au bord de 2 « ojos del salar », 2 profonds petits lacs d’eau douce à la profondeur indéterminée. Tanguy nous raconte qu’une voiture est tombée dedans, et qu’elle n’a jamais été retrouvée…
Lodge Inca North
Perché sur les hauteurs d’un rio, le lodge Inca North a été créé par Tanguy et Javi. Des cabanes luxueuses, construites à partir de conteneurs, sont installées dans une petite forêt, avec une piscine agréable, dont nous profitons à plusieurs reprises. On admire les efforts de travail qu’ils ont mis dans la création et la logistique de leur lodge, en leur posant mille et une questions. Ils nous racontent leur quotidien de propriétaires et de gérants.
Deux lamas s’y promènent librement, Santiago et Pepa. Le 1er mars, Pepa met au monde un bébé lama ! On le voit faire ses premiers pas et têter pour la première fois. Cette boule de poils est bien mignonne.
Vallee del Arco Iris
On croise des lamas et des ânes le long d’une vallée, avant d’arriver devant des roches multicolores, aux formes taillées par les vents. Avec le soleil qui disparait peu à peu, cette vallée arc-en-ciel prend des teintes ocres et sombres.
Geysers del Tatio
Départ à 5h du matin de San Pedro de Atacama avec un groupe de l’agence de Tanguy. Le guide nous récupère devant la seule boulangerie française de la ville, dont les odeurs ont ouvert notre appétit durant l’attente du bus. Après 2h de route dans la nuit, on arrive à 6h45 sur le site des geyses, alors que le soleil n’a pas encore pointé son nez à l’horizon. Les volcans et les montagnes aux cîmes orangers entourent des geysers aux fumerolles impressionnants. Il fait -4°C, mais le spectacle est superbe ! En plein hiver, il peut faire -15°C donc on s’estime chanceux. Une quarantaine de geysers crachent leur fumée, et des bulles d’eau montent dans l’air. C’est l’écart de température qui engendre ce phénomène : des laves volcaniques en profondeur réchauffent les nappes d’eau qui montent à la surface à la manière d’une cocotte-minute. Après le petit-dej sous les premiers rayons du soleil, on profite des thermes d’eau chaude bien relaxantes. Idéal pour décongeler nos orteils !
Tanguy nous prête sa moto pendant la semaine, une BMW trail de 600m3 : Charles est aux anges ! Quel pied de nous promener sur les pistes de terres et de sables.
Le soir de notre dernier jour, on dîne tous les 4 chez eux. Ils ont prévu de venir à Paris dans quelques mois, espérons que nous serons rentrés de notre voyage pour les accueillir !
Muchos besos a todos,
Charles & Ophélie