El Guabo | 5-8 novembre 2018
Un séjour de 3 jours à El Guabo nous a fait découvrir l’environnement des femmes de la marque Awashamu. Nous nous y sommes rendus avec la gestionnaire du projet, Laetitia, et une autre volontaire Clara, afin d’avancer sur plusieurs aspects du projet.
Pendant la durée de notre voyage, nous avons logé dans un hôtel mais nous prenions tous nos repas chez la senora Olga, la présidente d’Awashamu. Son mari, retraité, était également présent lors des repas et de certaines réunions. Il est toujours posté soit dans son siège devant la télévision soit sur une chaise devant la maison, pendant qu’Olga est dans la cuisine ou avec ses petits-enfants. Elle aime recevoir du monde chez elle : amis, voisins, famille, collègues … tout le monde passe lui faire coucou ou se poser pour prendre un café.
Le recyclage à El Guabo
La population de cette partie de l’Equateur a reçu peu, voire aucune éducation sur le recyclage. Nous souhaitions donc rencontrer les acteurs de la ville pour faire bouger les choses.
Nous avons rencontré le maire de la ville, à qui nous devons maintenant envoyer un rapport sur la mise en place du projet (allant de l’éducation de la population jusqu’à la mise en place de poubelles de tri). Nous nous sommes rendus à l’organisation municipale qui traite des problématiques sociales et environnementales. Une minga a été organisée avec eux et des jeunes en difficultés pour nettoyer le cimetière de la ville, sali après la fête des morts.
Une minga est un travail d’intérêt général réalisé par une communauté de quartier. Nous les avons sensibilisé sur le recyclage, notamment celui des sacs plastiques, qu’ils vont dorénavant mettre de côté lors de leurs mingas pour les femmes d’Awashamu.
Les produits
Notre problématique est d’avoir des produits de qualité et avec les mêmes dimensions, afin de pouvoir les commercialiser dans des boutiques partenaires. Les produits étant réalisés en sacs plastique, il faut recourir à différentes techniques afin de leur ôter l’aspect plastique qui peut dégrader leur image. Certaines finitions étaient également à retravailler.
Le principal challenge dans l’artisanat est d’avoir de la qualité tout en acceptant qu’il y ait des défauts. C’est pourquoi nous avons réalisé des patrons et des prototypes de chaque catégorie de produits, que nous avons distribué à toutes les femmes. Chacune ayant sa propre manière de faire, il est compliqué de leur expliquer qu’il faut parfois suivre un modèle pour que leurs produits soient réussis. C’est après de nombreuses réunions et discussions persuasives qu’elles ont compris l’intérêt.
A partir de janvier, elles auront chacune une étiquette “Fait main par (prénom)”, ce dont elles sont ravies.
La communication de la marque
L’objectif est de créer une marque autour du projet, afin que les femmes soient reconnues pour leur travail. Nous aimerions que les clients achètent leurs produits parce que ces derniers leur plaisent et non uniquement pour l’aspect social ou environnemental.
Nous souhaitions donc récolter du contenu sur place afin de créer un kit communication. Après un gros travail de brainstorming, recherche et organisation effectué en amont de la visite, nous avons réalisé toute une série de photos, vidéos et podcast sur place.
Charles a commencé un projet photo personnel, dans lequel il prend 2 photos d’une personne (1 portrait + 1 de la personne dans son environnement) et pose la question “qu’est-ce qui te rend heureux ?). Les femmes se prêtent au jeu, même si le stress est visible. La confiance en soi est ce qui fait défaut à ces femmes négligées et battues par leur mari, pendant plusieurs années pour certaines.
¿ Que te hacé feliz ?
– Qu’est-ce qui te rend heureuse ? –
(Cliquez sur la photo !)
ça fait maintenant 6 ans que je peux dessiner, créer, et organiser des défilés de mode. Et je veux en faire encore plus !``
Être avec mes 6 enfants et le reste de ma famille ; et que tout le monde soit en pleine santé !``
Dorénavant ça se passe bien avec mon mari !``
Hormis notre travail avec Awashamu, nous avons passé quelques instants à observer les iguanes sur la place centrale de la ville. Comme quoi, pas besoin d’aller aux Galapagos pour en voir !
Outre cette espèce, il est assez étonnant de voir uniquement des hommes installés sur les bancs de la place. Il passe leur temps à papoter entre eux, à lire le journal ou justement à regarder le temps passer. A quelques mètre d’eux se tient un panneau informatif sur une femme féministe d’El Guabo du XXème siècle… une campagne de la municipalité de la ville qui ne reflète pas la réalité sociale actuelle.
Muchos besos a todos,
Charles & Ophélie
